Génération Louane


Vingt ans à peine. Et déjà les six lettres de son prénom semblent pouvoir incarner la chanson populaire des trois ou quatre prochains quinquennats. Un premier album de diamant, un César au cinoche, des clips qui buzzent sans lasser… Louane, tombée du ciel sur un plateau de télévision, explose les scores des filles et des fils de qui ont, à peine lancés, la presse parisienne dans les poches. Sa chance? Son sourire naturel, derrière lequel elle s’excuserait presque d’être là. L’air de faire son âge aussi, sans jouer un personnage – les grandes interprètes sont celles qui se font remarquer en ne cherchant pas à l'être, du coup on ne voit qu’elles. Et cette voix fabuleuse, facile, chaude et sans manière, qui lui permet par exemple de reprendre « Mon enfance » de Barbara avec une impénétrabilité inouïe. Son dernier titre en date, premier single d’un nouvel album à venir, est l’un des vrais tubes de l’été. « On était beau, souvent / Quand on souriait pour rien / On s’aimait trop / Pour s’aimer bien… » Tous les ados s’y retrouvent et chanteront encore son refrain après les vacances d'été, quand les amours de plages auront jauni et tomberont comme des feuilles mortes. Car c’est une chanson réussie (écrite par Thomas Caruso et Aron Ottignon), qui d’un vers, un seul, signe sa profondeur, lorsque la narratrice, en trois mots, exprime plus que son désespoir, son mépris d’elle-même! «Sur toutes les routes je pense à toi / Si je m’écoute je pense à toi / L’ombre d’un doute, je pense à toi / JE ME DÉGOUTE»… Un succès qui chante juste. Comme l'étoile qui le porte.

Baptiste Vignol