Bazbaz N°8


Barbe et cheveux grisonnants. Le chanteur de charme est de retour. En terrasse attablé. Dans un costume presque blanc. L'album, son huitième, s'intitule BAZBAZ CAFÉ. Bon, BAZBAZ EXPRESS aurait tout aussi bien pu convenir, l'ensemble s'écoulant avec style et doigté sans qu'on remarque le temps filer. S'il divague sur «L'homme» («Je marche dans la nuit / Par un chemin mauvais...») et «Le vallon» («J'ai trop vu, trop senti / Trop aimé dans la vie...») d'Alphonse de Lamartine (Cliché) et chante les mots de Bertrand Belin (Attention les filles), Camille Bazbaz, dont le timbre n'a jamais été aussi joliment cuivré, a eu la bonne idée de sortir Chet Samoy de son silence, lui demandant de se remettre à son premier métier de parolier. Leur collaboration donne trois titres de braise sur un disque griffé par Yarol Poupaud. Des chansons d'odeurs, donc, de fatigues amoureuses, de vieux cuir défoncé, de tabac brun, de rhum ambré et d'eau qui monte à la bouche, suant la sueur de nuits qu'on devine orientales mais d'amertume aussi, qui jamais ne sentent le remugle, ni l'ancien Playboy usagé. L'automne commence bien. À moins que ce ne soit l'été 2016 qui s'achève enfin.

Baptiste Vignol