Bruno, neveu de.


Après Brassens et Renaud, la collection «Chansons à la Plume et au Pinceau» des éditions Carpentier s'enrichit d'un troisième volume qu'incarne Jacques Brel. Difficile d'écrire sur Brel, qui n'a pas tellement d'«actualité» trente-huit après sa mort ! Et puis le sujet compte tellement d'ouvrages dont l'indispensable quatuor Tu leur diras de Maddly Bamy, Jacques Brel, une vie d'Olivier Todd, Grand Jacques de Marc Robine et L'aventure commence à l'aurore de Fred Hidalgo. Pourtant, cet opus vise juste, apporte un peu de neuf grâce à son auteur: Bruno Brel. On connaissait du «neveu» né en 1951 deux ou trois 33 tours produits jadis par Canetti, et des chansons de caractère: L'oiseau blessé, Tu étais toute nue, Valse amusette, Ce n'est pas vrai ou Les conquistadors. Sous un autre patronyme, Bruno aurait fait carrière. Mais comment percer outre l'inévitable et massive comparaison que suscite ce nom-là? Les anecdotes livrées par Bruno Brel au fil des 43 billets qui jalonnent ce recueil (comme autant de chansons mises en lumière) touchent par leur fraicheur. Ça n'était pas gagné d'avance dans ce mausolée dégoulinant d'hommages que constitue la souvenance de Jacques Brel. Pas plus d'ailleurs que ne semblait utile l'«exploit» d'écrire un bouquin sur «Jacky» en faisant comme si Maddly Bamy n'avait jamais existé…

Baptiste Vignol