Du in, du off


Oh non, mon To-Tof, pas toi, dont les «billets durs» sont comme des sandwichs pour bien des lecteurs affamés qui les dévorent chaque mercredi aussitôt ouvert leur nouveau numéro des Inrocks. Pas toi, mon gros chat, pour griffer Jean-Louis Murat, sans jugeote ni recul. Serais-tu devenu brebis dans le troupeau des indignés? Comment donc n'as-tu pas pu voir dans l'interview qu'a donnée le chanteur des Arvernes à tes confrères de Technikart le piège qui a dû lui être tendu? Après, certains s'étonnent qu'on puisse dire des «journalistes» qu'ils sont une sale race, toujours là à laisser tourner le magnéto... Procédé dégueulasse, mais bien dans l'air du temps. Je l'imagine la scène, sans forcer : JLM et les encartés du Passage du Cheval Blanc (où se trouvent les bureaux de Technikart, Paris, 11ème) en train de «sympathiser», de refaire le monde et la chanson française en enfilant des broutilles indigestes que tu aurais pu tenir toi, mon broutard, un coup dans le nez, non? À moins que tu ne t'échappes jamais du pré... Pourtant, comme tu as du mal à croire que Murat ait pu se montrer dans le cadre d'une interview aussi vulgaire, tu écris (les Inrockuptibles, n°850 du 14 au 20 mars 2012) : «Après vérification il n'y aurait pas méprise, tu aurais bien dit ça? Sans déconner?» Si ton enquête rend ces propos avérés, pourquoi emploies-tu le conditionnel? Non, mais sérieusement, tu l'imagines, Murat, balancer ce genre de saloperies, à jeun et droit dans les yeux? Il ne faut jamais, cher Christophe Conte, douter de l'intelligence des gens qui le sont plus que nous, intelligents. En attendant, ta consœur, dont tu n'omets pas d'indiquer le canard pour lequel elle travaille, a, probablement pétrie de doutes, eu l'exquise intelligence de ne pas en rajouter. La classe. Avant de te laisser à ton prochain brûlot, laisse-moi t'encourager à découvrir un titre inédit du père Murat, en écoute sur son site officiel - et qu'il aurait d'ailleurs été fort inspiré de glisser sur GRAND LIÈVRE : Ne t'attends qu'à toi seul. Une ode au cunnilingus paraît-il. Je ne t'embrasse pas, j'ai à faire.

Baptiste Vignol